Après la pluie
Après la pluie, mon Amour
Sous la lune cuivrée
Après la pluie
tout le jour…

Je t’ai cherchée.
Manifeste poétique pour un monde à co – naitre
Après la pluie, mon Amour
Sous la lune cuivrée
Après la pluie
tout le jour…
Je t’ai cherchée.
Au sortir du monde Atsilout, je contemple :
Energie blanche, immaculée
Et trois prismes, séparant la lumière
Fontaines étincelantes dans l’Espace noir du ciel
Puis soudain l’Arc-en-ciel !
Scindant l’Indéfini en couleurs magistrales
On s’était dit: « du passé faisons table rase »
« Reprenons à zéro et vidons là nos sacs »
Et j’ai vidé le mien et me suis trouvé nu
Désemparé, désespéré de mon passé perdu
Anne, ma sœur Anne, n’y a-t-il rien à l’horizon ?
Seulement le vide pour compagnon.
Au magasin, je demande un peu d’Être
On me répond :
« nous n’avons plus que de l’Avoir, et de Faire quelque peu »
Je m’étonne : « pourtant j’avais un avoir d’Être ! »
Mais la vendeuse me répond avec son sourire charmeur :
« Mon pauvre monsieur, votre avoir d’Être ne vaudra bientôt plus tripette ! De l’Être, on n’en trouve plus : il faudra bien s’y faire »
Alors je ris à mon tour: « si Faire il y a, donnez m’en donc un peu… »
De l’Union comme de l’humour,
Je ne connais que le trait
fugace et versatile
Qui nous sépare autant qu’il nous unit
et qui préserve, à Dieu plaît-il
De la fusion féroce
De l’ultime rigueur.
Tu m’as dit :
« Voguons vers les ciels noirs »
« Les ciels de la colère où le vent est roi. »
J’ai répondu :
« Mon amour, ma beauté, toi qui es Reine en ma demeure »
« Mais nous y sommes déjà ! »
J’ai suivi les instructions:
Au réel rugueux j’ai poli mon esprit,
Puis je me suis lavé dans l’onde claire.
Patiemment, j’ai attendu.
Réel rugueux
La nuit nous a couvert de ses cheveux de jais.
Dans l’angle mort, suspendue à son fil
L’araignée se tenait coite.
Au matin, je me suis éveillé et j’ai vu:
La splendeur irradiante venue des monts lointains
La douceur du jardin, la clameur de la ville.
Et le souffle ténu qui me dit: VIS !
Quand à la mer est allé l’enfant
Une main à sa mère il a donné.
Mais les mains sont ainsi faites
Qu’attachées ne peuvent point rester
Indéfiniment.
Or l’enfant, la main de sa mère enfin lâchée,
Vers les dunes s’est dirigé.
Belles dunes de sable doré qui toutes se ressemblaient.
Plus de mère maintenant: Maman est perdue à jamais!
Nouvelle mère retrouverai-je ?
Quant à la mère, désormais seule au bord de la mer…
Mon cœur, un peu farceur
Déraille quelquefois.
Je l’emmène alors aussitôt
Chez le réparateur de vélo
Qui me dit :
« Vos chaînes relationnelles ont déraillé,
N’est-ce pas naturel ?
Qu’un dérailleur de cœur déraille quelques fois ? »
Puis il ajoute à mon égard :
« Voudriez-vous vraiment
D’ici repartir
Avec un cœur enrayé ? »
… Ou de ne pas être encore.
En rêve serais-je un passage
Un Chemin, un Traversant ?
Une ligne entre Ciel et Terre
Foudroyée par l’orage qui gronde en mon sein même.
Evanescent je me proclame!
Maître des Eaux qui sourdent de la roche mère essentielle.
Je me hâte avec lenteur vers mon centre.